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transfenomenale
23 mai 2013

Prendre un vent

Mercredi 22 mai 2013

3e étape

Bénodet – Lilia (142,7 km km selon le road-book, 154,88 au compteur)

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Incroyable: la Bretagne sous le soleil!

On a du mal à y croire nous même, mais ce matin nous sommes partis en retard parce que avait perdu… la crème solaire. Oui, oui, la crème solaire, le vieux tube qu’on avait acheté il y a deux ans avant de faire les Pyrénées et qui n’est même pas ouvert vu qu’il avait plu pendant cinq jours. Thierry demande si c’est encore valable. La troupe assure qu’il n’y a aucun problème, qu’il va arrêter de faire sa chochotte et pis c’est tout !

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La crème solaire, c'était pas une bonne idée.

 

Pour bien comprendre les évènements du jour , il faut d’abord faire un petit point pour les néophytes sur la pratique du vélo. Le pire ennemi du cycliste, c’est le vent. Enfin avec la pente, le surpoids, l’absence totale d’entraînement, les bières d’hier soir et le kouign aman. Mais bon, nous, on a décrété que notre pire ennemi, le seul responsable de nos moyennes faméliques, c’est le vent. Sans le vent on ferait facilement du… enfin on irait beaucoup plus vite.

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Le vent des cyclistes.

Pour les non-initiés, il faut savoir que le vent des cyclistes n’a pas grand chose à voir avec le vent réel. Déjà il est plus fort, beaucoup plus fort. Ensuite le vent des cyclistes est toujours " dans la gueule ". A la limite trois quart face. Le cycliste n’a JAMAIS le vent dans le dos. Si ce cas de figure se présente, le vent devient alors un élément naturel annexe dont l’influence sur ses performances, soudainement faramineuses, est pour ainsi dire négligeable. La phrase favorite du cycliste qui a le vent dans le dos est: "putain j’ai des jambes de feu qu’est ce que je vais leur mettre ! " ? Sans se douter que tout le monde se dit ça.

Le vent " dans la gueule ", que nous avons eu toute la journée, est un facteur de zizanie important dans le peloton. Ceux qui sont derrière, en roue libre, se demandent pourquoi le boulet de devant ne roule pas plus vite. Et celui de devant se demande pourquoi les boulets de derrière ne veulent pas prendre le relais alors qu’il fait tout pour rouler le plus doucement possible. Le cycliste étant, par nature, un peu fourbe et hypocrite, il passe son temps à chercher à se planquer derrière ses petits camarades, pour qu’ils se prennent le maximum de vent dans la gueule et que lui reste peinard pour pouvoir les enfumer à l’arrivée.

 Pour les néophytes voici quelques exemples de roues à suivre. Ou non.

1. L’OPTION PREMIUM

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C’est la Rolls-Royce de l’abris à vent. Il est aussi large que haut et surtout très dense. Pas un souffle ne transperce. Vous êtes calés comme derrière un 35 tonnes lancé à pleine vitesse, le bruit et les odeurs en moins (quoique…).

 

2. L’OPTION " CLASSIC "

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Evidemment vous aurez moins d’avantages que précédemment, mais cet abris à vent reste très fiable et très confortable. Vous pourrez vous restaurer sans soucis malgré quelques petites imperfections dans l’armure. Un modèle très sûr. Un classic de notre gamme.

 

3. L’OPTION " BASIC "

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C’est l’entrée de gamme de l’abris à vent. Forcément, on ne vous le cache pas, vous en aurez pour votre argent. " Ca ou rien c’est pareil " disent certains dans le peloton tellement l’abris laisse passer les courants d’air, entre les bras et le torse et même parfois à travers le corps. Vous pourrez peut-être prendre deux minutes pour boire un coup si vous arrivez à rouler aussi doucement sans tomber. Un modèle de base qui a donc tout du modèle de base.

Tout ceci pour expliquer notre moyenne pitoyable à l’arrivée à Locronan. 21,5 km/h

" Quoi ? C’est pas possible, tonne Gilles S. Ton compteur doit déconner, tu t’es trompé.

- Ah oui, t’as raison c’est vrai j’avais mal lu, en fait c’est 21,1 km. "

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Premier secteur pavé à Locronan.

Dès le km 3 Thierry avait commencé à se sentir assez mal. Les jambes qui chauffent, le nez qui brûle et les oreilles rouges. C’est officiel donc, la crème solaire avait beaucoup plus que deux ans. Et nous avons découvert qu’on nous avait raconté des sacrés bobards sur la Bretagne. "Il pleut tout le temps et c’est tout plat." Tu parles Charles. On crève de chaud et on a avalé 1700m de dénivelée positive dans la journée. Ca fait plus que le Tourmalet quand même. On a même grimpé un col, le Menez hom dont la cime culmine tout de même à 330m.

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Fausto Coppi dans le Galibier (image colorisée).

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Un concurrent (très) légèrement en difficulté.

Et à chaque virage, le vent nous piste pour se remettre pile poil dans notre gueule. Le groupe perd toute forme de lucidité. Il perd même un élément, Patrick C. égaré dans un petit port de pêche sans téléphone, sans argent et sans carte (ni bancaire, ni routière) (note à sa famille : on a fini par le retrouver. Il est toujours un peu choqué par son contact avec les autochtones, mais il va bien, il a repris ses esprits et trois bières. Il sera sur la route demain.). A l’arrivée à l’hôtel, nous attendent deux nouveaux éléments : Damien et Régis D. (qui portent le même nom même s’ils ne sont pas encore mariés). " Eh les gars, nous, on a fait 600 km depuis Paris avec le vent dans le nez. Alors vous nous faites rigoler avec vos 155 bornes… " Quelque chose nous dit que c’est pas tout à fait pareil en TGV. Demain, ça va saigner pour les nouveaux ! (à suivre)

 

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On a retrouvé Yannick Agnel avant son départ pour les "States".

 

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Leçon numéro 69 (bis): "Lui en faire voir de toutes les couleurs."

 

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